Edouard Piolet : Chemins multiples
Les croûtes
Une pile de croûtes
Mes vieilles invendues
Des étoiles de toiles du plancher
Au plafond...
Ah ! Les cons !
Ils vont comprendre, non,
Que j'ai faim
- Une journée de ventre creux -
Que j'ai faim
Que leurs goûts ne sont pas les miens
Même sur du pain...
Que ne serais-je pas leur putain !
Aux peintres inconnus
Peintres des ateliers de poussière
le bras levé vers l'horizon d'un mur
Le coeur à vau-l'eau
Les yeux vers la lumière...
Peintres des soupentes
Peintres des tourmentes
Le coeur pris au gris des ciels bleus
Le coeur plein
Le ventre vide...
Peintres des camaïeux mentaux
Des taches
Des arabesques
Des rictus Des souffrances...
Peintres du plaisir Des poches retournées
Des bateaux jamais prêts
Des seins jamais prêtés...
Peintres morts de nature
Peintres des toits envolés
Peintres parfois du pied
Le pinceau dans la bouche
La fleur à fleur de coeur
L'amour à fleur de couche...
Peintres des mots pas dits
Des petits confettis au carnaval
De la gloire...
Signez, signez encore
Le grand paraphe d'or
De votre anonymat !
Novembre 2006