Le cinéma de Philippe Guillaume : La vengeance d'Hercule 1960 - ( spécial péplum )

Ismène, Alcinoe, Déjanire,Théa, quel gynécée ! Comment s'y retrouver au milieu de toutes ces femmes qui se ressemblent, Hercule à qui il arrive bien des malheurs saura résoudre le problème en revenant vers sa légitime.
L'érotisme, la cruauté, l'aventure font la saveur des peplums, quelques " gueules " inattendues aussi, Serge Gainsbourg et Francis Blanche, entre autres.
Dans " La vengeance d'Hercule " c'est un Broderick Crawford, balafré comme Al Capone, qui chipe la vedette à un interprète choisi pour son aisance à bander les muscles.
De la cruauté, il y en a vers la fin quand le méchant Crawford menace de jeter Déjanire dans la fosse aux serpents, il y a également de la recherche dans la mise en scène quand les prisonniers sont livrés aux pattes des éléphants.

Constatons, cependant, que notre sadisme latent et refoulé ne se satisfait plus de ces représentations devenues sages. C'est pourquoi la série " Spartacus " ambitionne de restaurer nos fresques antiques à grand coups de taloches à clous et de langues de chat.
Dans les années soixante, les critiques et les spectateurs ont beaucoup fantasmé sur des images un peu pauvres, des fictions construites sur des ressorts dramatiques récurrents ( lutte pour le pouvoir, tyran sadique etc..). C'est coloré, chatoyant, mais dénué d'énergie, et nous voilà surpris par notre progressive indifférence devant les démonstrations musculaires de baudruches sans cervelle.
Nous traquions jadis une diffusion télé, une reprise dans nos chers cinémas de quartier et aujourd'hui nous préférons les fantaisies historiques en bandes dessinées ("chroniques vikings,Vae Victis,"Alix").

Nos facultés d'émerveillement s'émoussent, et nous voilà désormais proches de nos aînés qui nous agaçaient tant lorsqu'ils jugeaient nos chefs-d'oeuvre désuets. C'est bien connu, le refus de vieillir est au cur de la cinéphilie !